Infections
Les infections graves du sein sont rares. Les types d’infections les plus fréquents rentrent dans les catégories suivantes :
- Mastite péri-canalaire
- Fistule mammaire ou mamelonnaire
- Mastite puerpérale
- Autres infections rares
Mastite péricanalaire
L’ infection résulte d’une obstruction de canaux galactophores par une collection de lait ou par d’autres sécrétions. A l'heure actuelle il est difficile de savoir si c’est l’obstruction qui survient en premier, causant une inflammation, ou si c’est l’inflammation qui entraîne l'obstruction des canaux galactophores. Si le liquide ne peut pas sortir du sein, il s’accumule et finit par être contaminé par des bactéries, menant alors à une infection locale. Cela provoque des douleurs, l’apparition d’une masse et d’un écoulement mamelonnaire puis, à un stade plus avancé, le développement d’un abcès mammaire. Habituellement, les signes classiques d’inflammation (rougeur, chaleur, tuméfaction et douleur) sont tous présents.
La prise en charge initiale comprend une tentative de traitement conservateur par antibiotiques. Si une masse est palpable et que sa présence est confirmée à l’échographie ou à la mammographie, cette dernière devrait être biopsiée. Dans le doute, toutes les lésions suspectes devraient être excisées.
Fistules mammaires
Une fistule mammaire ou mamelonnaire est généralement la conséquence d’un abcès plus profond qui s’écoule au niveau du mamelon. Des infections et des fistules récurrentes sont souvent constatées chez les patientes présentant un mamelon invaginé. L’inflammation chronique de la région mamelonnaire conduit aussi fréquemment à la formation d’une fistule.
Le traitement consiste en l’incision de la fistule, l’identification de la cavité de l’abcès puis l’excision des deux structures dans leur intégralité. La persistance d’une partie de la cavité de l’abcès ou de la fistule entrainera une récidive dans la plupart des cas. Des soins de plaies locaux prolongés et l’utilisation d’antibiotiques sont parfois nécessaires.
Figure A1
Figure A2
Figure A : Fistule chronique diagnostiquée chez une patiente ayant déjà subi une réduction mammaire, sans correction du mamelon invaginé.
Figure A1: Exploration de la fistule sous anesthésie locale. Figure A2: Excision complète de la fistule.
Mastite puerpérale
Suite à l’accouchement et au cours de la lactation, le tissu adipeux périglandulaire s’inflamme en raison d’une infection transmise par le nouveau-né ou par un dispositif d’aspiration du lait. Les symptômes typiques incluent rougeur, chaleur, tuméfaction et douleur.
Dans la plupart des cas, le traitement est conservateur par antibiotiques. Si le nouveau-né est la source de l’infection, il est parfois nécessaire d’interrompre l’allaitement jusqu’à résolution des symptômes.
Autres infections du sein
Tuberculose, syphilis, infections fongiques (champignons) et d’autres pathogènes plus rares peuvent parfois être la source d’infections mammaires graves. Le diagnostic est parfois difficile, ces maladies étant rares et principalement rencontrées dans les pays sous-développés. Des traitements spécialisés sont souvent nécessaires.